
Tentant ce rabais de -50%… Deux fois par an, c’est le grand retour des promos et des prix cassés : les marques et grandes enseignes ne se privent pas. Seulement voilà, ces grands ambassadeurs de la “fast fashion” * ont des pratiques peu vertueuses aux impacts sociaux et environnementaux désastreux. Cette semaine, on vous aide à y voir plus clair : voici le Top 3 des raisons de boycotter les soldes cette année !
*”La fast fashion désigne une tendance très répandue dans l’industrie de la mode reposant sur une renouvellement ultra-rapide des collections. S’appuyant sur un rythme de production effréné et insoutenable, certaines enseignes de prêt-à-porter vont jusqu’à renouveler leurs collections toutes les deux semaines, voire moins. Cette mode « jetable » produite à moindre coût a des conséquences sociales et environnementales désastreuses.” sources : OXFAM France
1 / Le coût environnemental n’est pas bradé
- La production textile est une grande consommatrice d’eau : il faut 3 800 litres d’eau pour produire un kilo de coton, qui représente 1/4 de la matière première utilisée
- Une industrie de la mode qui pollue : 25% des pesticides mondiaux utilisés le sont pour la production de coton, les produits chimiques utilisés pour traiter les textiles contaminent les nappes phréatiques et les milieux naturels
- Les émissions de gaz à effet de serre liées au transport des marchandises (qui viennent souvent de l’autre côté de la planète) sont démesurées : 1 cargo porte-conteneurs = 50 millions de voitures. A lui seul, le secteur de la mode représente 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre chaque année.
Attention aux matières synthétiques composées de plastique : 500 000 tonnes de particules sont libérées dans les océans chaque année.
2/ Les soldes riment avec surconsommation… et surproduction !
Les soldes nous poussent à l’achat compulsif et à une consommation qui dépassent souvent les limites de nos besoins.
Nous achetons 2x plus de vêtements que le début des années 2000 que nous jetons deux fois plus rapidement
2 millions de tonnes d’habits sont jetés chaque année et seulement 10% sont recyclés ou réutilisés – une entreprise comme H&M aurait brûlé 60 000 tonnes d’invendus depuis 2013
3/ L’impact social : un coût caché bien onéreux !
En moyenne 0,6% prix du tee-shirt revient à l’ouvrier
On dénombre 22 000 morts / an, décédés de maladies liées à l’utilisation des produits chimiques
Les ouvriers, en grande majorité des jeunes femmes, travaillent plus de 12 heures par jour, six jours sur sept, sans compter les heures supplémentaires non rémunérées
On ne compte plus les exemples dramatiques et médiatiques et les scandales de l’industrie de la mode : le désastre rana plaza où 1 138 ouvrier·e·s ont perdu la vie et 2 500 ont été blessé·e·s., la récente mise en lumière de l’exploitation des Ouïghours en Chine, etc.
Et si je veux consommer autrement ?
On ne vous laisse pas démunis : voici une liste non exhaustive des solutions pour une garde robe écoresponsable.
1/ Les vêtements éco-conçus
Ces dernières années ont vu naître bon nombre de marques engagées aux démarches vertueuses : matières premières écologiques, relocalisation de la production, réemploi de tissus voués à la poubelle, démarches de commerce équitable… certains créateurs ne manquent plus de valeurs !
La liste des labels pour y voir plus clair : https://www.wedressfair.fr/labels
> dans la Région, ça se passe chez Sao bio, Lin portant, Noyella, Artisans du monde…
2/ La seconde main
Économique et écologique, la seconde main a le vent en poupe ! On estime ainsi que le marché mondial de la seconde main devrait croître de 15 à 20% par an au cours des cinq prochaines années (source : Boston Consulting Group). C’est aussi l’occasion d’acheter des pièces vintage ou de créateurs, qui ont une histoire : souvent uniques, elles vous permettront de vous démarquer tout en garantissant leur durabilité.
> dans la Région, ça se passe chez la Chiffo, EMMAUS, en friperie et en ressourcerie mais aussi en ligne (Vinted, Le bon coin, Vestiaire collectif, etc.)
3/ Et je fais quoi des vêtements que je ne mets plus ?
Pensez à donner une seconde vie aux vêtements dont vous ne voulez plus plutôt que de les jeter ! De nombreuses associations récupèrent les textiles pour les remettre sur le marché ou les recycler (Emmaus / la Chiffo / Associations d’aides aux réfugiés, etc.). Optez aussi pour les foires aux greniers et autres brocantes.
4/ Le DIY et la couture !
Quoi de mieux pour trouver votre style et faire parler vos goûts et votre créativité. On investit dans une machine à coudre et des tissus d’occasions, éco-conçus, fabriqués en Europe et on s’y mets ! C’est aussi l’occasion de retoucher, customiser, transformer des pièces de votre garde robe pour leur donner un second souffle.
N’hésitez pas à chercher des vidéos sur youtube et des tutos sur internet !
5/ Acheter moins : « est-ce que j’en ai vraiment besoin ? »
Le minimalisme gagne du terrain : ça libère la penderie et l’esprit. Avant d’acheter une pièce, demandez-vous si c’est vraiment nécessaire. Il n’y a aucun mal à se faire plaisir en renouvelant son armoire, mais le marketing et les réseaux sociaux nous poussent souvent à l’achat irréfléchi : il est bon de prendre parfois un peu de recul pour ne pas céder trop facilement à une dépense inutile.